[CHRONIQUE BD] Gus : Happy Clem – Christophe Blain
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C’est avec surprise et grand plaisir que l’on retrouve Christophe Blain, soit l’une des plus fine fleure issue de la « Nouvelle Vague » française des années 90, remettre la main à la plume et aux crayons pour donner suite à l’une de ses séries emblématiques, Gus, près de dix après une première trilogie « western romantique » de haute volée.
Dans Happy Clem, de son trait vif et fuligineux, quelque part entre Blutch et Sfar, il nous brosse la suite des aventures de trois desperados, Gus, Clem et Gratt, qui croiseront toute une galerie de personnages savoureux, certains sous les traits de références chères à l’auteur, comme le génial chanteur et peintre Captain Beefheart (à peine déguisé puisqu’il apparaît sous son vrai nom de Van Vliet), Sterling Hayden (également sous son vrai nom), Robert Duvall, Gene Wilder et plusieurs trognes de western US old school. Si ce quatrième tome débute sur le retour de Gus sur le devant de la scène criminelle, Blain se penche ici d’avantage sur la personne de Clem aka Beau Bandit, grand rouquin embourgeoisé à San Francisco avec femme et enfant, ayant tout pour être heureux, sans cette piqûre de rappel infernale de l’adrénaline, de l’aventure et de la mortelle renommée; une frustration qui le fera succomber à sa destinée dans une série de braquages de banques perpétrée avec le concours du fidèle Gratt.
Pas besoin d’en dire plus. Le plaisir est intact et si l’on s’amuse à comparer le dessin de Blain entre les premiers albums et celui-ci, on mesure le chemin admirable accompli par cet auteur aussi attachant que passionnant.
Le cinquième tome est en préparation. Vivement.
Auteur : T. Spaite